
L'âme
du travail d'Anju est à trouver dans les fines couches,
écrasées, broyées de papier fait mains
où les fleurs, le végétal, le pigment,
les colles se mêlent harmonieusement. Paysage de ces
jardins chinois ciblés par une architecture de cercle,
ou planètes éloignées jonchées
de pétales, marquées de traits nervurés,
rehaussés de pastel ou d'encre.
"Leafs, Flowers, Field, Forest,
Landscapes, Windows, Cascade, Light" : tels sont
les titres de ses oeuvres, qui offrent à pénétrer
dans une certaine idée de nature, celle chatoyante,
mystérieuse, lyrique de son pays natal, où
les perroquets traversent l'air du soir, les tecks ont des
fleurs blanches nuageuses, grosses comme des parasols, où
le vert, le rose, le bleu et le jaune s'interpellent et
se mêlent naturellement.


Acrylique, aquarelle, inclusions, calligraphie, crayon,
technique mixte, gravure... tout l'oeuvre d'Anju est cheminement
par le végétal, un végétal qui
nous fait perdre conscience de notre nature au sein de l'univers,
de la lente respiration de la terre, notre Mère nourricière.
Au bout de ses doigts, la nature vibre, se détend,
se rétracte, palpite, en un mot, vit. Elle nous fait
percevoir l'infiniment petit au coeur de l'infiniment grand.
Un" paysage visuel" : telle pourrait
être l'idée de la peinture d'Anju.